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bâtards. (Mahaut)
Gigi Goderitch
Messages : 82
Avatar : Olivia Wilde
Date d'inscription : 30/05/2020
Ouroboros
Gigi Goderitch
Il lui faut deux heures de vol de balai pour atteindre un endroit reclus et perdu au milieu de la campagne anglaise. Gigi n'aime toujours pas l'idée qu'ils aient élu domicile dans un ancien domaine mangemort (on peut y sentir la puanteur de leurs crimes) ; au début, ça devait même être temporaire, mais il faut reconnaître qu'il lui semble de plus en plus adapté, et que le caractère temporaire a vite pris des allures de permanence.

Quand elle pousse la porte, l'endroit fourmille. Les réfugiés, les passagers, et les résidentes trouvent généralement de quoi faire, car la Rébellion ne dort jamais et que l'Ouroboros, à ce titre, ne dort jamais non plus. 

« Quelqu'un sait où est Mahaut ? Hausse-t-elle le ton au dessus du brouhaha général. »

Les gens s'écartent sur son passage, alors qu'elle fend la pièce d'un pas dangereux et impérieux. Peut-être parce qu'ils sentent qu'elle est en colère, peut-être parce qu'elle inspire le respect, Gigi s'en fiche et n'a qu'une idée en tête : trouver la Rosier. Au bout d'un moment, quelqu'un lui pointe l'aile qu'on a spécialement aménagé en infirmerie. C'est dans l'une des chambres médicales qu'elle trouve la silhouette de Mahaut. Comme elle voit que l'autre occupant n'a que quelques bobos superficiels, elle lui adresse un regard orageux.  

« Dehors. »

Il hésite. Ses yeux oscillent entre les deux femmes. Le visage de Gigi se ride de colère.

« Dehors, j'ai dit ! »  

C'est évident qu'il est nouveau, car ici, tout le monde sait qu'il ne faut pas irriter les sangs de vélanes. Et encore moins Gigi. Quand il sort de la pièce en clopinant, elle fait claquer la porte derrière lui. 

« Il me faut du thé de lune. Et un baume pour ça. Pointe-t-elle des traces bleutées d'étranglement à son cou. » 

La voix est sèche, pas un bonjour, pas un comment ça va. Non. Juste ce qu'il faut, aller droit au but, ne pas perdre de temps. Gigi ne remarque même pas que la chambre a été repeinte, que de nouvelles fenêtres ont été installées... Les travaux avancent, et elle sait que Mahaut fera un bon travail. Alors pourquoi s'encombrer de ces considérations ? Ses bras se croisent sur sa poitrine. Elle a envie d'exploser, de hurler, de tuer quelqu'un. D'étrangler un mangemort. Bâtard. Bâtards. Tous des bâtards. 

« J'aurais aussi besoin de Francesca et de Rhea. Est-ce qu'elles peuvent bouger ? » 

Deux de ses semblables vélanes, blessées lors d'une précédente opération. Au regard qu'elle porte à la sang-pure, au feu qui gronde dans sa posture, on devine qu'elle s'apprête à faire quelque chose d'inconsidéré, d'irréfléchi, de risqué et de dangereux. Quelque chose pour passer ses nerfs. Ça se voit, ça se sent jusque dans l'air.  
Ven 5 Juin - 17:15
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Mahaut Rosier
Messages : 28
Avatar : Rose Byrne
Date d'inscription : 02/06/2020
Ouroboros
Mahaut Rosier
Le manoir ne paie pas de mine, vue de l’extérieur. A peine débroussaillé le domaine ressemble plus à une jungle laissée à l’abandon plutôt qu’au jardin anglais prestigieux qu’il a jadis dû être : e chemin qui sillonne à travers les broussailles est à peine visible et les toiles d’araignées sont toujours entremêlés dans les buissons qui mériteraient d’être taillés. Et pourtant, l’ensemble a déjà meilleure allure depuis que la toiture a été réparée et que les fenêtres en sont réellement et plus des trous béants dans la façade. Ca leur a demandé des longues semaines d’un pénible labeur, mais fort heureusement, les rebelles ont des bras et du savoir faire à dispenser et sous la direction de Mahaut, les rénovations avançaient correctement. Bien sûr, ça n’a rien d’optimal, c’est une demeure de sa famille et n’importe qui pourrait un jour ce souvenir de cette demeure victorienne oubliée dans les méandres des héritages et elle est à peu près certaine que personne ne viendra réclamer l’endroit (parce que c’est à elle qu’est revenu la demeure lors du décès d’une vielle tante des années auparavant). On n’est jamais trop prudent bien sûr, alors les meilleurs lanceurs de sorts se sont d’abord attelés à sécuriser l’endroit de la meilleure des façons possibles. Parce qu’il fallait quelqu’un de sa famille pour dompter la demeure, c’est à Mahaut qu’incombe d’être la gardienne du secret, mais jusqu’ici, elle prend sa tâche à cœur et avec sérieux. Du reste, si Gigi n’a pas eu le choix, elle n’a pas l’air d’en être terriblement malade.

Au rez-de-chaussée, l’aile est a été réaménagée en infirmerie de fortune après leur avoir servi de bivouaque durant des semaines : c’est la seule aile encore en bon état et qui ne demande qu’un minimum de travaux pour y vivre correctement. L’ancienne salle de réception (probablement) a été vidée de ses tableaux et autres tentures et dorures pour une ambiance plus propice aux soins et au repos. Quelques lits sont alignés, une dizaine environ. Peu sont occupés à l’heure actuelle, mais Mahaut, en intendante et gouvernante avisée, se tient prête pour n’importe quelle éventualité Au calme dans l’infirmerie, elle s’occupe des blessures légères d’un jeune homme légèrement amoché alors qu’il travaillait dans les étages à le sécuriser. Georgina entre dans même frapper, indifférente au calme qu’il règne dans l’endroit et sans ménagement, elle siffle et hurle ses ordres. Mahaut sourit et encourage le jeune à fuir pour ne pas subir inutilement le caractère orageux de la vélane. « Bonsoir Georgina. Je vais bien, merci, et vous ? » répond de sa voix calme Mahaut, ignorant volontairement les exigences de l’orageuse en indiquant deux lits dans le fond. « Elles dorment pour l’instant. Je suppose qu’Harriet (une ancienne médicomage née moldue forcée de quitter son poste alors que le Lord prenait le pouvoir) pourra vous donner plus de détails demain, mais elle dort actuellement. » Mahaut se lave les mains et se les essuie consciencieusement, bien consciente que la colère de la femme en face d’elle ne demande qu’un rien pour s’embraser. Si ça l’inquiète ? Plus le moins du monde. Au contraire, avec le temps, Mahaut a appris qu’il vaut mieux que Gigi s’exprime plutôt qu’elle garde ses pensées-tempêtes pour elle – les dégâts collatéraux sont souvent bien pénibles à gérer.

« L’arrière de l’aile a bien évolué, vous avez eu le temps de voir ? » elle demande en se dirigeant vers la sortie, ne laissant d’autre choix à Gigi de la suivre si elle veut continuer la conversation agréable qu’elle mène. C’est à l’arrière que les résidents permanents vivent. C’est encore temporaire, mais il y a presque assez d’intimité pour chacune et chacun. Mahaut s’est réservé un petit boudoir et la pièce adjacente qu’elle a remangé sobrement en un studio pour Shallan et elle. Elle ouvre la première porte et n’y passe que la tête, pour vérifier que son fils dorme bien avant d’avancer de quelques pas supplémentaires et ouvre une nouvelle porte. Elle invite Gigi à la suivre et lui montre un vieux fauteuil défoncé dans un coin de la pièce. Dans la cheminée brûle un feu vif et elle y accroche au-dessus un petit chaudron préalablement rempli d’eau. Après quelques minutes, elle tend une tasse chaude à la blonde. « A mon avis, peu importe ce que vous avez prévu, Georgina, ne comptez pas sur elles. Elles sont très faibles. »
Ven 5 Juin - 18:57
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Gigi Goderitch
Messages : 82
Avatar : Olivia Wilde
Date d'inscription : 30/05/2020
Ouroboros
Gigi Goderitch
Les politesses de Mahaut l'agacent. Plus que ses politesses, son calme l'irrite au plus haut point. Il faut dire qu'à cet instant précis, tout la contrarie, et qu'il ne lui manque finalement qu'un prétexte pour exploser complètement. Et Mahaut... A chaque fois qu'elle voit Mahaut, il lui prend quelques drôles de pulsions. Comme quand elle se retrouve face à n'importe quel sang-pur. Elle rêve de leur planter un couteau dans le front. Et il lui faut se rappeler tous les jours que Mahaut a prouvé sa loyauté et son efficacité. Ce n'est que pour ces considérations là qu'elle se retient de réveiller toute la bâtisse, et qu'elle suit poliment, quoique silencieusement (d'un silence si pesant qu'il serait capable de tuer en tombant sur une tête) cette dernière.

« Non. Se contente-t-elle de répondre de manière monosyllabique. »

Gigi n'a pas vu cette aile et ça ne l'intéresse pas (pas dans l'immédiat). Elle aurait probablement pu faire cramer la forêt amazonienne d'un seul regard, tant il est brûlant de rage et de rancœur. Malgré tout, ses mâchoires demeurent parfaitement crispées, et elle ne pipe rien d'autre le long de la traversée d'une partie de la demeure, et de l'appartement de Mahaut. Gigi la soupçonne d'ailleurs de ne l'avoir amenée ici que pour qu'elle se sente coupable à l'idée de réveiller Shallan. Et la Rosier a raison : la vélane a un faible pour le gamin. Il a un meilleur effet catalysant sur elle que n'importe quel remède ou tisane.

Au lieu de prendre place dans le fauteuil qu'on lui indique, elle se plante en plein milieu de la pièce d'une manière totalement malaisante. Son regard plane sur l'échine de Mahaut comme une guillotine prête à sévir à la moindre incartade, au moindre mot de travers. Et il y en a des tas.

« C'est quoi ? »

Sa voix est emprunte de suspicion. On dirait un animal sauvage. Ce n'est pas qu'elle doute de Mahaut, c'est qu'elle doute de tout. Rien de personnel. Ses bras croisés sur sa poitrine, le visage fermé, Gigi se masse l'arrête du nez et se décide finalement à attraper la tasse sans toutefois en goûter le contenu.

« Je déteste tes concoctions herbeuses... Mais si c'est aussi efficace que c'est mauvais en goût, alors je devrais bientôt devenir la nouvelle Morgane du monde magique. Tire-t-elle ironique et amère. » 

Ses mots grincent, et sont autant de mines qui manquent d'exploser. A rebours, on voit l'orage dans les traits, les phalanges qui blanchissent autour de la tasse, les sourcils qui se froncent, les babines qui se retroussent. Ses humeurs ne s'arrangent pas, car le timing de cette opération est crucial, et qu'elle a besoin de ces gens, précisément. Ça l'agace. Les couches de frustration qui s'accumulent n'en peuvent plus.

« Et que voudrais-tu que je fasse, au juste ? Laisser passer notre chance ? Nous avons besoin de ce matériel. Le transfert aura lieu demain. Et c'est le contact de Francesca. Il ne parlera qu'à elle. Putain ! » 

Le cri sonne tonitruant et bref. La tasse éclate entre ses doigts, et le liquide brûlant fait immédiatement trembler la main douloureuse. Elle retire un morceau de porcelaine qui est resté planté dans sa paume, et s'arrache une grimace. Voila qu'elle se met à faire les cent pas dans la pièce en agitant les bras.

« Il n'y a rien qui va en ce moment ! Fulmine-t-elle. RIEN ! »  
Dim 7 Juin - 19:50
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Mahaut Rosier
Messages : 28
Avatar : Rose Byrne
Date d'inscription : 02/06/2020
Ouroboros
Mahaut Rosier
Les ondes hostiles de la vélane sont si puissantes que Mahaut jurerait pouvoir sentir le fracas de celles-ci sur sa carcasse. Pourtant, Mahaut reste impassible et souriante, présente les travaux et les améliorations. Si elle continue de présenter les rénovations comme de faire visiter une propriété à un futur acheteur ou un promoteur, c’est pour tromper la colère de la vélane et la noyer dans des informations à la fois insignifiantes et importantes. Insignifiantes car à des kilomètres des préoccupations actuelles de la blonde ; importantes car plus les travaux avancent vite et bien, plus les filles de l’Ouroboros et leurs alliés auront un endroit confortable et sécurisé pour reprendre des forces. Mahaut y veille déjà grandement, mais elle sait qu’un mur solide et un toit qui ne manque plus de s’écrouler sur les occupants est tout aussi important qu’un repas chaud chaque jour. Alors elle babille, pointe du doigts des tentures réparées, un papier peint décrépi complètement retiré d’un mur, des failles colmatées. Et derrière ces mots vains, un message : Gigi peut laisser libre court à sa colère, elle est en sécurité.

Et quand Gigi l’observe sans jamais détourner le regard de son échine, Mahaut reste constante. Elle ne sourit pas plus ni moins. Elle n’exprime rien. Peut être devrait-elle. N’importe qui serait au moins hésitant devant les traits tordus de colère (de rage) de la vélane. Et elle d’ordinaire si belle ressemblait presque aux monstres qu’on décrit dans les légendes, ces femmes absolument magnifiques dont l’ire dévore la beauté chaque fois un peu plus. « C’est de la camomille », elle répond d’un ton plat. Et lorsque la faillance explose dans les mains blanches, Mahaut n’en est même pas étonnée. Elle se contente d’un coup de baguette magique pour nettoyer les tâches et réparer la tasse avant d’ouvrir un petit coffre dont elle sort une pièce de tissus. Sans demander ni avis ni opinion, elle attrape la main qu’elle bande sommairement. « Moins fort Georgina… Shallan dort à côté ...», elle se contente de rétorquer doucement avant de servir une nouvelle tasse, et de la poser cette fois prudemment sur la petite table ronde. « Vous devriez boire de la tisane, ça vous fera du bien. » elle fait en portant elle-même le liquide chaud à ses lèvres, les yeux pour surveiller la porte mitoyenne à la chambre de son fils, soucieuse qu’il n’ait pas été tiré du sommeil par la colère de Gigi.

« Pour l’instant, Harriet dort et je ne compte pas la réveiller. Et vous non plus, si vous voulez que les filles soient en état de venir avec vous demain. Il faudra à Harriet un bon sommeil pour être efficace et donner le meilleur d’elle-même. Buvez un coup, et pour l’amour de Morgan, arrêtez de marcher comme ça, vous me donnez la migraine. Râler de la sorte ne fera rien que nourrir votre frustration. »

Mahaut parle comme inconsciente du danger qui plane autour d’elle et dont le point névralgique émane de Gigi. Au contraire, la sang-pur est très consciente de ce qu’elle fait et provoque, mais elle sait aussi et surtout que c’est la vélane voulait vraiment sa peau, cela ferait longtemps qu’elle ne verrait plus le soleil se lever le matin. Gigi ne viendrait pas la trouver chaque fois qu’elle a besoin d’une soupape. Alors Mahaut continue sa petite vie sans sembler se préoccuper des tracas de la femme à ses côtés. « Je suis sûre qu’il y a une solution, vous n’y avez juste pas encore pensé. » elle fait comme invitation à plus d’explications.
Mar 23 Juin - 14:36
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