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Prima Donna [Gigi]
Diane Lestrange
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Ministère de la Magie
Diane Lestrange
Au final, Diane imitant les autres spectateurs s'était levée pour applaudir poliment les danseurs. La brune était pensive. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle assistait à une représentation de la pièce vedette la « Suprématie du Sang ». Mais à chaque fois, c'était comme si un trouble tombait brièvement sur son cœur. Quelque chose dans cette tragédie qui lui parlait, qui résonnait au plus profond d'elle. Après tout, elle même ne vivait elle pas une passion teintée de masochisme avec un lycan recherché par toutes les polices sorcières ? De là à y voir un obscur parallèle, il n'y avait qu'un pas, qui menaçait dangereusement sa raison. Mieux valait ne plus y penser et se refocaliser sur sa mission. Par un effort de caractère elle secoua sa mélancolie comme un serpent s'échappe de sa mue craquelée, et ramassant son manteau s'esquiva de la loge des Lestrange par une porte dérobée.

La brune allait d'un pas décidé à travers les couloirs éclairés aux chandelles du cabaret. Ses luxueux talons – son péché mignon – claquaient avec arrogance sous les plafonds de stuc. A ceux qui s'interposaient en la pensant perdue dans le dédale des coulisses, elle n'avait qu'à leur dévoiler sèchement la marque des ténèbres tatouée sur son poignet. Auror en mission, c'était encore mieux qu'une carte de flic, et plus personne n'osa plus lui demander ce qu'elle faisait là. Dans ce nouveau monde sorcier tout entier sous la coupe de la dictature de Voldemort, le petit peuple avait appris à rester à sa place et à ne pas se trouver sur le chemin des grands de ce monde. Surtout lorsque tout dans votre tenue – de cette robe haute fendue de façon à dévoiler un tatouage de cobra a votre suave parfum de charme – clamait votre haute et implacable naissance.

Belle, longue et svelte. D'une élégance lugubre surtout avec un goût prononcé pour les tissus riches et sombres. La Lestrange n'avait pas pour habitude de passer inaperçue, encore moins de s’embarrasser de timidité. Son temps était précieux, dans les cercles les plus rapprochés de la cour de Voldemort, il se racontait que le pouvoir chancelait et que la dictature s'effritait sous les coups de la révolution en marche. Les traîtres étaient partout, des plus bas bourbiers de Londres, aux plus hautes sphères du pouvoir sang-pur. On avait besoin d'informations, d'espions, afin de démasquer l'ennemi intérieur. Et pour cela quoi de mieux que de s'attirer les faveurs de la danseuse la plus en vue de Londres ? Après tout, il était de notoriété publique que les demi-vélanes – étaient les jouets favorites des puissant(e)s capable de monnayer leurs faveurs, et leurs beautés blessées en gallions sonnant et trébuchant. Ce qui faisaient d'elles les plus à même – et Diane en était sure – de connaître nombre d'infâmes secrets.

Georgina Goderitch devait encore être sur scène à récolter louanges et pétales de fleurs lorsque Diane pénétra dans la loge. Ce qui n'était pas pour déplaire à l'auror qui avait toujours aimé jouer de l'effet de surprise. S'accroupissant elle murmura en fourchelangue « va, cherche et rapporte moi. » Et ce qui n'avait semblé être jusque là qu'un luxueux bracelet métallique et iridescent lové en multiples reptation autour de son bras, s'anima pour se révéler être un serpent. Paresseux l'ophidien quitta la chaleur de la peau de sa maîtresse, huma l'air de sa langue bifide, et d'une lascive reptation se mit à ramper sur le sol à la recherche détails oubliés. Quand à Diane, sans aucune manière, elle s'assit sur la chaise face au miroir cerclé de petites ampoules qui devait servir à la danseuse pour se maquiller. Elle se demandait à quoi devait penser la vélane en s'apprêtant à aller danser pour ces mêmes riches qui lui avaient tranché l'annulaire. De quoi était fait son reflet ? De lassitude ou de froide détermination ? Que ressentait on lorsque votre beauté vous condamnait à jouer les suppliantes entre les mains d'hommes et de femmes ivres de privilèges ?

Les minutes s’égrenaient et la mage noire pour tuer le temps tripotait sans vergogne les poudriers et autres tubes de cosmétiques enchantés. Plusieurs fois elle ouvrit un flacon de parfum pour en humer les arômes avant de le reposer satisfaite. Et elle était encore à farfouiller dans cette richesse féminine lorsque la porte s'ouvrit enfin. Nullement gênée d'être prise en flagrant délit, la jeune femme reposa délicatement le flacon qu'elle venait de porter à ses narrines et se retourna vers son hôte. « Lady Goderitch ? Je suis Diane Lestrange et j'aimerais que vous m'accordiez un peu de votre précieux temps. » La voix de Diane était douce et son sourire aussi enchanteur que ses yeux étaient d'un bleu glacé et perçant. Disant cela, elle avait ôté son gant pour présenter la marque des ténèbres tatouée sur son poignet. « Oh et toutes mes félicitations pour ce soir. Vous voir danser est un enchantement hypnotique dont je ne me lasse pas... »
Lun 1 Juin - 18:36
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Gigi Goderitch
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Gigi Goderitch
Gigi est fatiguée. De la lumière des projecteurs, des artifices, des notes poignantes du violon, de danser pour ce public ignare, de cette robe blanche teintée de rouge, de mourir. Car si La Suprématie du Sang a connu des variations au fil des années, la fin est toujours demeurée la même. La mort tragique et invariable de cette pauvre vélane, tuée par l'amour de sa vie. 

Aussi le sourire tombe-t-il dès qu'elle quitte la scène. Là, derrière les épais rideaux en velours rouge, un soupir lui entaille la gorge, comme d'avoir attendu trop longtemps pour s'échapper. Tandis que tout le monde s'affaire à se congratuler, à ranger les accessoires et à prendre note des critiques de la Directrice, Gigi préfère rouler des yeux et s'extraire du groupe. Personne ne lui dit rien. Personne ne lui dit jamais rien. Parce que c'est le rôle principal, parce que c'est la vedette, et que le public l'adore. Parce que c'est la favorite de la Directrice

Alors qu'elle pensait pouvoir tranquillement évacuer la frustration accumulée lors de la représentation, Gigi est désagréablement surprise de trouver quelqu'un dans sa chaise. Par expérience, par réflexe surtout, un sourire remonte mécaniquement aux lèvres. Son visage devient plus lisse et prend quelques reflets dociles. Ce n'est pas difficile, dans cette nouvelle société, la vélane est une moins que rien : elle part donc du principe que tout le monde lui est supérieur. Et elle a raison, puisque le nom et la marque des ténèbres ne tardent pas à être dévoilés. Diane Lestrange, une membre de la Cour, rien que ça...

« Merci, madame. Incline-t-elle poliment la tête. Je suis ravie que vous ayez apprécié le spectacle. Vos compliments me touchent. »

Le sourire bienséant ne disparaît pas, mais n'en fait pas trop. Son regard ne rencontre jamais directement les yeux de son interlocutrice, tout comme elle n'ose pas non plus bouger, ou s'asseoir dans le petit canapé sombre qui borde l'angle de la pièce. Il faut attendre l'autorisation. Il faut toujours attendre l'autorisation, lorsque l'on est une impure.

« Je suis désolée, mais mes rendez-vous sont négociés, pris et gérés par Madame Greengrass. Nous avons la ferme interdiction de nous adresser directement aux clients. » 

La voix comme le visage ne sont pas condescendants ou prétentieux, même très humbles et confus. Ce n'est pas la première fois qu'une admiratrice rentre dans les locaux pour s'approprier la compagnie d'un des artistes. Alors Gigi assume naturellement que c'est pour ça qu'on vient la voir. Pour un spectacle privé. Ça aussi, elle en est lasse. Même quand la personne en question est aussi délicieuse que Diane Lestrange.

« Peut-être désireriez-vous que je la fasse chercher ? Propose-t-elle à défaut. »

La vélane est secrètement à espérer que son invitée surprise dira non, car elle ne se sent absolument pas d'humeur à gérer l'égo fragile et les caprices futiles d'une sang-pure. Pas ce soir, et aucun autre si elle le pouvait. Or une part d'elle, toute petite et quasiment muette, lui susurre également que l'opportunité ne se représentera pas. Diane Lestrange, membre de l'entourage proche de Voldemort est là, dans sa loge, pour discuter avec elle.
Soudain, Gigi sent quelque chose de glacé lui frôler la cheville. C'est sans doute là, l'espace d'une seconde ou deux, qu'elle trahit partiellement son image de petite vélane docile, naïve et fragile ; en posant ce regard glacé et imperturbable sur le bout de la queue reptilienne qui disparaît derrière un meuble. Elle n'a pas peur, c'est évident, mais elle réalise que c'est une erreur dans sa partition comportementale. Fourchelang. Une vague réminiscence d'anecdote mondaine lui rappelle que Diane Lestrange l'est. Et à en croire le tatouage de serpent qu'elle arbore si fièrement, ladite anecdote est probablement fondée. A retardement, Gigi lâche un petit rire nerveux, comme si la présence de l'animal la rendait finalement mal à l'aise.

« Je suppose que c'est à vous. Une ravissante créature. »  
Lun 1 Juin - 19:47
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Diane Lestrange
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Ministère de la Magie
Diane Lestrange
-Oui, une bien ravissante créature...

Diane s'était levée pour se rapprocher de son invitée. Ne pouvant y résister, elle caressa de ses doigts légers le délicat visage de la Vélane. C'était un geste doux, presque tendre, avec pour excuse de recoiffer une mèche qui s'était échappée de la coiffure de son interlocutrice. Mais il y avait autre chose dans les yeux froids de Diane. Comme un éclair de convoitise. Et quand à savoir si elle parlait du serpent ou de la ballerine... Un bref instant elle fut tentée d'user et d'abuser de son statut. Mais non, il fallait qu'elle se reprenne, qu'elle se défasse du douloureux enchantement qu’exsudait la belle vedette par tous les pores de sa peau. Alors elle recula, ses doigts ayant laissé une empreinte fraîche sur la joue de Georgina.

-Mon serpent est dressé pour pour renifler la tromperie. Il n'a pas son pareil pour humer l'aigre parfum de la traîtrise.

Diane avait dit cela d'un ton badin. Son sourire était enjôleur presque elle plaisantait, mais ses yeux, ses yeux, avaient l'éclat menaçant de l'acier fraîchement huilé. Que l'on ne se méprenne pas sur la brune, elle était une loyale servante de Voldemort, et rien ni personne ne saurait se mettre en travers de sa route. Elle eu un geste négligent, pour indiquer la chaise qu'elle venait de quitter à Georgina. Elle même prenant le canapé d'angle sur lequel elle se vautra avec un soupir d'aise. Mais toujours à bonne distance des tentations de la demi-vélane. Maintenant qu'elle était en présence de la vedette, elle comprenait mieux pourquoi certains riches aristocrates payaient des fortunes pour s'introduire dans sa loge. Il y avait quelque chose de dramatique et de funestement beau chez cette femme. C'était au delà de la grâce. Une drogue, un venin. Voilà qu'elle était l'image qui venait à l'esprit de Diane, alors que de ses grands yeux elle ne pouvait s'empêcher de la déshabiller en esprit.

-Il est inutile de faire quérir votre directrice. Les services que je vais requérir de vous, sont d'une nature autrement plus importante que ceux que vous êtes habituée à... dispenser.

Entre temps le serpent était revenu de son exploration furetante. Délicatement Diane lui tendit la main pour qu'il vienne s'y enrouler et le porta à son visage. Il y eu alors une scène aussi troublante que dérangeante pour la danseuse, où la mage noire se mit à converser ouvertement avec l'ophidien. Lui sifflait en dardant sa langue bifide d'entre ses crocs et en agitant sa tête triangulaire, et elle lui répondait d'un même sifflement tout en dardant à son tour sa langue d'entre ses lèvres charnues. Il lui faisait son rapport tout simplement. N'ayant rien trouvé de compromettant dans la loge, sinon une discrète mais prenante odeur de luxure. Ce qui confortait la rumeur selon laquelle les danseuses du Vertigo se livraient à bien d'autres épanchements que leur art sautillant. Et puis le reptile alla se lover autour du cou de sa maîtresse, sa tête aux écailles iridescentes pendant désormais tel un exotique joyau d'entre les renflements du décolleté de la jeune femme.

-La Propagande ne tarit pas d'éloge quand à votre engagement à porter le message du Lord Noir notre seigneur. Et j'ai pu moi même me ravir à de multiples occasions de l'énergie que vous mettez sur scène. Malheureusement, nous vivons une époque troublée et les ennemis de notre régime ne manquent pas. Trop nombreux sont ceux qui dissimulent leurs hérétiques idéologies d'égalité des sangs et des races derrière une façade de bienséance. Nous soupçonnons d'ailleurs de nobles familles de ne pas adhérer aussi pleinement qu'elle le devrait à la politique actuelle.


Disant cela, Diane eu un geste surprenant de vivacité pour dégainer sa baguette et d'un fouetté du poignet faire claquer la porte de la loge, puis la verrouiller d'un sortilège. Façon polie de signifier que ce qui allait suivre ne saurait souffrir d'être entendu par des oreilles indiscrètes. Pourtant avant d'entrer dans le vif du sujet, elle farfouilla dans son sac à main (sans fond, ce qui était bien pratique) pour en extraire une véritable bouteille de vin et deux délicats verres à pied. Elle eu pour la Vélane un clin d'oeil taquin, tout en faisant sauter le bouchon à l'aide d'une formule magique. Bien sur c'était là un produit prohibé et qui pouvait valoir à moins bien né que la Lestrange certains ennuis judiciaire. Mais elle était Française, au moins par le sang, et toute loyale qu'elle soit, n'avait jamais pu se résoudre à renoncer à la sensualité d'un vin lourd et capiteux. D'autant plus que le bouquet qui s'échappait de la bouteille ornée des vieilles armoiries Lestrange, promettait milles arômes subtils.

-Cuvée Lestrange. Il fut un temps où nous possédions des vignobles en France. Et ne vous inquiétez pas pour la police, elle ne débarquera pas ce soir. Disant cela elle remplit les deux coupes avec expertise, et ne put s'empêcher de cueillir du bout une goutte de vin qui avait échappé du goulot pour la lécher avec gourmandise. Puis elle se leva pour apporter elle même son verre à l'artiste. Il y avait dans les manières de Diane une familiarité faussement trompeuse, presque enjôleuse. Comme les serpents elle aimait à tisser autour de ses proies une toile de charmes paresseux, pour mieux ensuite refermer ses petits crocs haineux et ne plus lâcher. -Trinquons voulez vous. A la plus grande danseuse étoile, et à la gloire de Lord Voldemort. Notre seigneur et maître.
Lun 1 Juin - 22:02
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Gigi Goderitch
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Gigi Goderitch
Ce n'est que lorsque la main se pavane sur son visage que Gigi commence à soutenir le regard de la sang-pure. Subtilement, de ses yeux les plus vulnérables et innocents. Diane Lestrange est comme tous les autres, finalement : obnubilée par sa beauté surnaturelle. Ça la rassure quelque peu, quoiqu'elle maintient une apparence polie et servile. Gigi pourrait tenter de la séduire, mais elle préfère autant éviter les excès de confiance trop hâtifs. Il suffirait d'un seul mot de travers pour que son interlocutrice l'envoie directement croupir à Azkaban ou pire, qu'on ne lui donne même pas ce privilège en lui fendant immédiatement le crâne.

Un jour, un de ses clients lui a dit qu'elle ferait une parfaite tête de cheminée.

Et l'image est d'autant plus vivace que le laïus de la Lestrange sur son serpent fait mouche. Dressé pour renifler la tromperie, hein ? Le sourire de Gigi s’agrandit davantage, sous-entend qu'elle n'a rien à cacher. Et puis, la voila qui part s'installer docilement dans sa chaise, comme on l'a incitée à le faire. Si son regard fixe la Lestrange à travers le miroir pour lui montrer qu'on a toute son attention, elle commence à retirer les épingles de ses cheveux. Ses gestes sont gracieux et très assurés, chaque mouvement de main ressemble à une danse à part entière.

« Très bien, je vous écoute. »

Que peut donc lui vouloir une personne de cette importance ? Elle a en réalité beaucoup d'idées sur la question. Mais jusque là, sa Directrice l'avait toujours protégée de ce genre d'incursions. Sans doute ne pourrait-on rien pour elle, puisque Diane Lestrange surpasse de loin les Greengrass en terme de statut et d'importance. Qu'à cela ne tienne : Gigi n'a besoin de personne, et surtout pas de cette mégère. Diane est une opportunité. Et la saisira, qu'on soit d'accord ou non.

Pour rester sur sa ligne de conduite, le corps de Gigi se tend sensiblement quand elle entend les deux êtres parler dans cette langue inconnue. Le fourchelang. Les sifflements lui sont désagréables, un peu intimidants, mais elle n'en dit ni n'en laisse rien paraître. Elle voit bien où le discours de Diane Lestrange les mène, mais là encore, elle n'en dit n'en dit ni n'en laisse rien paraître. Elle préfère jouer les ingénues, qu'on la pense inoffensive, même stupide. Il n'y a que la porte qui claque qui lui donne un petit sursaut d'épaules, auquel elle se contente de lâcher un léger rire gêné.

Tout du long que la Lestrange se donne en spectacle avec son serpent, que la bouteille et les coupes sont sorties du sac, et qu'on lui apporte son verre jusqu'à sa console, Gigi suit la silhouette de son regard cristal qui fascine tant.

« Malheureusement, j'ai une répétition tôt demain matin... Je ne peux pas me permettre de boire de l'alcool. Mais je serai tout de même ravie et honorée de trinquer avec vous à la gloire de notre Seigneur à tous. »

Ne jamais ingurgiter quelque chose qui vient de l'ennemi. Surtout d'une ennemie encore inconnue. Gigi omet intentionnellement l'éloge de son talent. En général, les sang-purs aiment complimenter, mais aiment moins qu'on se permette de surfer dessus ensuite. Ses phalanges attrapent le verre avec une certaine finesse, et son corps se tourne un peu pour trinquer avec la Lestrange. En toute humilité. Et puis, elle repose le récipient, pour recommencer à défaire les boucles qui dessinent sa coiffure.

« Si je puis me permettre d'être plus directe, qu'attendez-vous exactement de moi ? Dites, commandez donc, et je ferai mon possible pour vous satisfaire. »

Les mots sont choisis avec attention. Ils comportent leur lot de double-sens innocents, qui peuvent être pris ou interprétés de toutes les manières possibles. C'est en ça qu'ils sont parfaits : ils révèlent la nature des gens en suscitant des réactions, qu'elle a tout le loisir de pousser ou de démentir au besoin.

« Après tout, vous exprimez la volonté de notre maître, et je suis son humble servante. »

S'il c'est possible, le sourire s'étend et prend des reflets plus purs. Gigi est tellement habituée à feindre ses émotions, ses expressions, qu'elles lui viennent naturellement. Elle n'a même pas besoin d'être convaincante (même si elle met un point d'honneur à l'être toujours),  puisque son attraction de vélane gomme souvent les maigres suspicions qu'on lui associe. C'est sans doute pour ça qu'elle a survécu, qu'elle continue de survivre, malgré ses positions dangereuses et ses inclinaisons douteuses.
Lun 1 Juin - 23:21
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Diane Lestrange
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Ministère de la Magie
Diane Lestrange
Vexée. Une ombre passe sur les yeux bleus de la Lestrange. Cette façon aussi de faire la moue de ses lèvres charnues, de froncer les narines. Comme une adolescente, comme un caprice. Il n'est pas dans ses habitudes qu'on lui dise non. Un bref instant son masque charmant d'élégance parfumée se craquelle. Laisse voir sous ses apparats angéliques la vipère qu'elle a toujours été. Créature de fiel, de rancœur et d’exigence. Et puis aussi vite qu'un nuage poussé par les vents océaniques jette une ombre à la surface d'un lagon cristallin, elle se redonne une contenance et retrouve son sourire impeccable.

"-A votre guise Georgina mais vous ne savez pas ce que vous manquez."

Elle même a bu avec gourmandise en rejetant en arrière sa gorge effrontée et en faisant tinter contre la fragilité du verre ses étincelantes chevalières dynastiques. Elle aime le vin. La sensation de cet alcool à la robe sang, aux notes épaisses, chauffant ses entrailles de ses sucres capiteux. Elle s'en pourlèche les babines d'aise. Sa langue dardant brièvement d'entre ses lèvres. A force de côtoyer le peuple qui rampe et qui siffle, elle a fini par en prendre les manies, et les tics. Un soupçon d'ivresse lui colore les joues, fait palpiter ses yeux froids.

"-Ce que je veux de vous ?"

Elle minaude et murmure, repose le verre sur la coiffeuse, avant de se faufiler dans le dos de la Vélane. Aussi possessives que délicates, ses longues mains gracieuses sont venues se poser sur les épaules de Georgina. Un bref instant Diane se contemple dans le miroir qui renvoi leurs deux reflets. Elle est belle la ballerine. Vraiment. Et la voir se coiffer, avec cet abandon lasse de celle qui a eu une soirée éprouvante a quelque chose de troublant. C'est comme de pénétrer dans l'intimité de la vedette et violer son mystère d'artiste. Voir ce que le spectateur aveuglé par les projecteurs de la scène ne pourra jamais deviner : le mystère de la femme derrière le masque, de l'étoile sans son maquillage.

"-Tout simplement qu'en plus d'ouvrir vos cuisses, vous ouvriez désormais vos oreilles."

Naturellement, Diane s'est mise à aider Georgina à défaire ses boucles complexes. C'est comme jouer à la poupée entre sœurs. Sauf qu'elles ne se connaissent pas et qu'il plane dans la loge une poisseuse atmosphère de retenue hypocrite et de non dits suspicieux. Peut être est ce là une façon de provoquer la vedette, de l'acculer dans ses retranchements ? A moins que ce soit simplement les effets délétères du charme contre nature de la Vélane. Ce charme, qui telle les phéromones grasses d'une fleur exotique, capture les papillons de nuit.

"-Il est aisé de faire confiance à une belle femme telle que vous. Faites parler vos clients pour moi. Jouez le rôle – après tout c'est votre métier – de la pauvre hybride en quête d'échappatoire et de protection. Et démasquez les traîtres pour l'amour de Voldemort notre seigneur."

Les mains de Diane sont déliées et douces. Gantées de satin, avec leurs chevalières métalliques, elles prennent un plaisir sensuel à s'égarer dans la masse tiède de la chevelure de Georgina. De menaçantes petites griffes de chatte, qui a tout moment pourrait se mettre à labourer le cuir chevelu. Mais non Diane préfère se pencher, frôler de son nez délicat le parfum de la chevelure. Comme un animal se gorge d'une effluve, d'une odeur afin de ne plus jamais l'oublier.

"-Quel dommage que vous ne soyez qu'une infecte perversion de sang et une insulte à la pureté de notre société. Condamnée à jouer les putes de luxe, alors que votre beauté devrait fièrement orner les tableaux de grandes dynastie..."

Elle a murmuré cela, comme un serpent persifle son fiel d'une haleine sucrée par l'alcool. Puis elle s'est éloignée, les doigts encore pleins du souvenir tactile de s'être fondus dans une aussi soyeuse chevelure.
"
- Puis je compter sur votre entière collaboration avec le régime ?
"

Spoiler:
Mer 3 Juin - 12:35
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Gigi Goderitch
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Gigi Goderitch
La vélane déteste que n'importe qui d'autre que Leona l'appelle Georgina. George. N'importe quel diminutif qui n'est pas Gigi. Parce que c'est trop personnel, trop invasif, et que tel un virus, ça s'insinue désagréablement par les pores de sa peau pour venir parasiter son contrôle placide et total de la situation. Elle n'aime pas non plus qu'on la touche, qu'une sang-pure la touche, et s'autorise d'office à la traiter comme un objet, comme une petite chose curieuse qu'on peut se permettre d'attraper, de manipuler et de briser à sa guise. Elle n'aime pas qu'on se passe de son consentement. Elle n'aime pas les airs princiers de Diane Lestrange. Elle n'aime pas qu'on la traite de pute. Elle n'aime pas le reflet qui plane derrière le sien. Elle n'aime pas l'odeur d'alcool, l'épée de Damoclès qu'on place au dessus de sa tête, les mots haineux et la colère qui ronfle en son sein. Ça siffle jusque dans ses tempes. Ça hurle, même. Il lui faut canaliser toute la retenue dont elle est capable pour dessiner un sourire appréciatif sur son visage et continuer calmement la libération de ses boucles. Si au fil des années, ses faux-semblants sont devenus plus justes et plus précis, son seuil de tolérance commence à planer dangereusement bas. Un jour, elle explosera. Un jour, elle se retournera pour lui planter une aiguille dans l’œil. Un jour, elle lui arrachera la chair de la carotide à bout de dents, lui ouvrira la cage thoracique avec ses seuls ongles pour lui bouffer le cœur.

Mais pas aujourd'hui.
Aujourd'hui, elle doit encore jouer les putes.
Pouffer, plaire, séduire. Mentir. Toujours mentir.

Pendant tout le laïus de Diane Lestrange, Gigi n'a l'air offensée par aucun mot. Elle semble même reconnaissante, au visage au moins, qu'on daigne lui faire confiance avec cette tâche. C'est son plus grand atout, ses grands yeux de biche, ses yeux plein d'innocence et de gratitude envers les gens de cette espèce. Les sang-purs. Ses bourreaux, qui lui permettent gracieusement d'exister malgré la souillure de son sang.

« Je me sens terriblement flattée par votre proposition. Comment pourrais-je décliner pareille opportunité ? Encore une fois, je suis l'humble servante de notre Seigneur, et je consacre ma vie à servir la sienne. »

De toute façon, il n'y a rien qu'elle ne fasse pas déjà. Espionner ses clients, c'est son lot quotidien et ce pourquoi elle ouvre les cuisses, dans un premier temps. Après tout, c'est aux creux des draps que les langues se délient et que les esprits sont plus plus vulnérables. Et si elle doit passer un sale quart d'heure pour ça, alors elle le fera.

Malgré le compliment qui enrobe l'insulte à son sang, Gigi craque une première fois. Un pic à cheveux lui rentre dans le doigt, et elle lâche un petit cri de surprise. Ses yeux cristal se détournent brièvement de la silhouette de la Lestrange qui surplombe la sienne pour se focaliser sur son index. Une perle de sang. Rien d'extraordinaire. Elle doit se reprendre. Continuer de jouer la partition. Son regard mi-larmoyant mi-désolé remonte vers Diane Lestrange. Elle lui offre un sourire servile et navré.

« Excusez-moi madame, la semaine a été éprouvante. Je ne suis pas si maladroite, d'habitude. »

Elle ouvre le premier tiroir de sa console et attrape une crème cicatrisante magique qu'elle a acheté pour les bleus et petites coupures qu'on a l'habitude de lui laisser lors de séances privées. Des porcs, des connards et des égoïstes. Tous. Elle laisse un bref éclair de colère zébrer son expression faciale, et puis elle redevient lisse et vertueuse, comme si, pour commencer, la colère n'avait jamais été là, rien qu'une songe qu'on aurait imaginé.

« Si vous m'autorisez à parler en toute liberté... Vous devriez peut-être annoncer vos affaires à madame Greengrass. Elle est très pointilleuse sur mon temps, mais je suis certaine qu'en apprenant de quoi il en retourne, elle mettra tous les moyens à disposition pour vous arranger également. »

On dirait une enfant qui a peur de se faire gronder par sa mère. C'est compréhensible, puisque Gigi Goderitch a vécu au service des Greengrass toute sa vie. Ça doit être dans son dossier, non ? Elle se figure qu'ils ont forcément des dossiers. Il y a une part d'elle qui préfère autant que Leona soit au courant. Une autre, plus petite et plus vicieuse, veut surtout de l'argent. Son temps est payant. Son silence encore plus. Même si c'est dit de façon très voilé et très respectueuse, et que ça sous-entend qu'elle se contentera évidemment de rien, si rien on ne lui donne.
Mer 3 Juin - 20:00
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